Comédies musicales : la vague de succès

Roméo et Juliette, Cindy2000, Le petit prince, Ali Baba, Les dempiselles de Rochefort, Le violon sur le toit, Le Roi Soleil, Les dix commandements, Autant en emporte le vent, Belles belles belles…
Depuis Starmania en 1979, l'engouement pour les comédies musicales n'avait jamais vraiment décru… et on peut dire qu'il s'est même accru depuis la sortie de la très appréciée Notre-Dame de paris en 1998.
Depuis, les metteurs en scène surfent sur la vague avec plus ou moins de succès, et en sortent deux à quatre par an.
La recette est toujours la même : une base d'œuvre de la littérature classique, des metteurs en scène et des compositeurs connus, une majorité de chanteurs québécois (à croire qu'il n'y a pas de chanteurs de talent en France), des décors et des costumes à couper le souffle, des chansons simples mais qui touchent, des chorégraphies aériennes… et c'est parti.
Bien sûr, toutes les comédies musicales ne bénéficient pas de la même qualité ni de la même publicité, et les bides sont assez nombreux (parfois même, lorsque plusieurs sont lancées en même temps, le succès de l'une peut "tuer" l'autre dans l'œuf). Mais il est de toutes façons, logiquement impossible qu'elles rencontrent le succès qui est toujours celui de Notre-Dame de Paris à l'heure actuelle (le spectacle en est à son quatrième ou cinquième casting de chanteurs… qui, à mon sens, sont très loin de valoir les performances vocales de ceux du premier casting), car elles existent en trop grand nombre pour que le public puisse accorder la même attention à chacune. Des choix sont donc faits. Sur quels critères ? Nul ne le sait, mais on peut supposer que les futurs spectateurs prennent en considération l'intérêt de l'œuvre littéraire et ce qu'évoque pour eux les chansons extraites des spectacles (dont les singles sont généralement mis en vente plusieurs mois avant la première des spectacles), ainsi que la publicité faite autour, et peut-être le physique des interprètes. Et, une fois la première passée, la critique représente peut-être aussi un facteur important dans le choix de telle ou telles comédie musicale par rapport à une autre. Cependant, ce ne sont là que des suppositions, qui sont, pour l'heure, invérifiables à moins de faire un sondage auprès des spectateurs.
Pourquoi un tel engouement, tant du public que des metteurs en scène ?
En ce qui concerne ces derniers, la raison apparaît évidente : "on ne change pas une formule qui marche" dit l'adage. C'est ce qu'ils doivent penser. Et il y a fort à parier qu'ils continueront à sortir ce type de spectacles jusqu'à ce que le public en soit vraiment lassé ; ce qui, tôt ou tard, finira bien par arriver, car, à force d'exploiter le "filon" tant et plus, les spectateur vont forcément s'en détourner.
En ce qui concerne le public, la raison… les raions devrais-je dire, sont beaucoup plus difficiles à mettre à jour. Peut-être les spectateurs veulent-ils faire de Paris la capitale francophone de la comédie musicale au même titre que Broadway aux Etats-Unis. Mais là encore, on ne peut que supputer, car personne n'est dans la tête des spectateurs, et nul ne peut savoir réellement de ce goût pour les comédies musicales.
En tout état de cause, une chose a l'air certaine : c'est que la vague des comédies musicales n'est pas encore prêt de retomber.